A partir de 1849, la société du Cercle peut offrir à ses fidèles la possibilité de se divertir dans la salle de bal, aussi utilisée comme théâtre mobile. En 1882, un théâtre est construit à l’emplacement de cette salle, sur les plans d’Abel Boudier, puis, en 1899, reconstruit sur ceux d’Henri Eustache, architecte des bâtiments civils, de la Ville de Paris et du gouvernement, Grand Prix de Rome en 1891. Le Casino du Grand Cercle est inauguré en mai 1899.
La capacité de la nouvelle salle et les transformations successives du théâtre ont permis d’entretenir le dynamisme de la programmation et de faire perdurer jusqu’à nos jours son activité théâtrale et lyrique. En revanche l’obsolescence des installations techniques limitaient la nature des représentations, menaçant la pérennité même de son exploitation.

Le théâtre du Casino a le très grand intérêt d’avoir conservé ses dispositions d’origine exceptionnelles, compris cage et machinerie scéniques. Celles-ci cohabitent avec une installation technique contemporaine des années 70.
Rares sont les théâtres possédant encore leurs dessous, cintres et gril d’origine ; les éléments en bois ont souvent brûlé ou ont été démolis en prévention du risque incendie.

L’enjeu majeur du projet a été d’intégrer la notion d’évolution du théâtre tout en s’attachant à traiter les dispositifs d’origine dans un souci de conservation-restauration et de réemploi des ouvrages. Les travaux ont été les suivants : restauration de l’ossature existante de la cage de scène ; renfort du plancher historique ; restauration des cintres avec remplacement des équipes contrebalancées, et mise en place de trois équipes motorisées offrant plus de capacité portante ; remise en fonctionnement du premier service et mise en œuvre d’un faux-gril contemporain avec chemins de moufles, poulies collectrices, nappe de guide, pour libérer complètement le gril et permettre la présentation des anciennes cages à écureuil et roues en bois restaurées. Des travaux de recoupement coupe-feu des volumes, d’isolation thermique de la toiture et de reprises d’étanchéité de la couverture pour la mise hors d’eau et hors d’air de la cage de scène, ont été menés préalablement aux interventions dans la cage de scène. L’intervention est totalement réversible et ne compromet pas la remise en fonctionnement éventuelle de l’ancienne machinerie.
Le projet est le fruit d’un travail d’équipe mené par archipat avec le maître d’ouvrage et ses représentants notamment pour la sécurité incendie, l’Office du tourisme-exploitant, les services de la DRAC pour la préservation et mise en valeur du patrimoine et les services du SDIS.

Le projet nous a montré qu’il est possible de concilier trois objectifs essentiels au fonctionnement du théâtre :
– assurer la sécurité des personnes par l’amélioration de la manutention, la mise en place de protections, et l’amélioration de la sécurité incendie, tout en renforçant celle de l’édifice ;
– mettre en place des outils de travail répondant aux exigences techniques de la scène contemporaine par l’installation d’une nouvelle machinerie avec des capacités de charges plus importantes et des possibilités de plantation démultipliées ;
– protéger la valeur patrimoniale de l’édifice et celle mémorielle de son usage en restaurant les dispositifs existants, mais aussi en conservant les pratiques et l’état d’esprit qui s’y rattachent par la préservation des étiquettes, annotations des machinistes, etc.

Le projet s’est concentré sur la conciliation entre pérennisation de l’exploitation et préservation, en mettant la technique au service du patrimoine. Le maître d’ouvrage et l’office du tourisme, exploitant, ont souhaité poursuivre le travail engagé en nous confiant les études actuellement en cours pour la restauration future de la salle de spectacle. Le programme des travaux à venir s’oriente vers une conservation-restauration des dispositions et ouvrages patrimoniaux, le renfort structurel des balcons, la mise au norme technique : sonorisation, éclairage, SSI, etc.