Un centre d’art contemporain
Un écrin historique pour la création
Le château d’Aubenas, construit à partir du XIIIe siècle, résonne encore du nom des grandes familles de la région : les Montlaur construisent la forteresse, les Maubec la transforme en château d’habitation, les Ornano et les Voguë en résidence de plaisance. De 1810 au début du XXIe siècle, l’édifice accueille les institutions publiques : mairie, tribunal des prudhommes, musée d’art local.
Édifice emblématique de la ville, établi sur un site exceptionnel dominant l’Ardèche, le château d’Aubenas est classé monument historique en 1943
Le départ du tribunal et la fermeture du musée offrent l’opportunité d’un projet de réhabilitation global, permettant de valoriser la richesse de son patrimoine architectural tout en permettant l’accueil du public dans les conditions actuelles de sécurité et d’accessibilité.
Le saviez-vous ?
La silhouette caractéristique du donjon d’Aubenas, avec ses quatre échauguettes, date du début du XVIIe siècle. Alors que les guerres de religion tardent à s’éteindre, Jean-Baptiste d’Ornano commande des « cuz de lampe de pierre de taille (…) aux quatre costés de ladicte tour un flanc à chacun, propre et comode pour y faire jouer le canon ». Une ostentation belliqueuse plus symbolique qu’opérationnelle.
Des travaux respectueux de l’histoire
Le projet s’attache à valoriser les éléments porteurs de l’intérêt historique et architectural du site. Les toitures sont restaurées avec leur diversité, notamment dans les dispositions de ses tuiles vernissées : parfois en trame losangée à la mode bourguignonne, parfois unie à l’économie, parfois avec un semis multicolore possiblement issu d’un projet de réutilisation des tuiles de couleurs trop précieuses pour ne pas être réemployées.
Les baies hétérogènes de la façade est sont bouchées pour retrouver la cohérence de la muraille tout en laissant la lecture archéologique de toutes les transformations de l’époque médiévale à nos jours.
Un projet révélant des espaces oubliés
La cour des Maubec retrouve la lumière naturelle. Le jardin en terrasse au nord-ouest, dominant l’Ardèche, créé par la famille d’Ornano au XVIIe siècle, est restitué par la démolition de bâtiments construits à partir de la fin du XIXe siècle.
Les vestiges de la Aula, lieu emblématique de la politique et de l’architecture médiévales, seront valorisés notamment par le dégagement de la salle basse qui conserve des décors peints du XIIIe siècle. Les sous-sols de la partie est, aujourd’hui à l’abandon, deviendront accessibles, permettant au visiteur de découvrir l’histoire du château au travers des graffitis, dont certains très anciens.
Un équipement contemporain accessible à tous
Un nouvel escalier, nécessaire à la sécurité incendie et au circuit de visite, est créé, dans l’esprit des escaliers construits sur le site au gré des périodes historiques. Après l’escalier médiéval pris dans l’épaisseur des murs du donjon, l’escalier en vis des Maubec construit à la fin du XVe siècle et l’escalier des Voguë construit au XVIIIe siècle.
La valeur des espaces situés au cœur du château ne permettant pas l’implantation d’une cage d’ascenseur, le projet propose de la construire dans la cour de Maubec, ajoutant une tour à la silhouette du château.
