Château de Joux

Restauration de la porte d’honneur, des pont-levis et du pont dormant

Une forteresse frontalière historique, synthèse d’architecture militaire

Le château de Joux, classé au titre des Monuments Historiques en totalité depuis 1996, est un monument emblématique du Haut-Doubs.

Occupant stratégiquement une position frontalière, il domine la cluse de Pontarlier depuis le XIe siècle. Le château médiéval des Sires de Joux a connu plusieurs campagnes d’agrandissement et de modernisation, au gré des changements de propriétaires et de l’évolution de l’art militaire.

D’abord agrandi sous Charles Quint au XVIe siècle, il est finalement rattaché à la France sous Louis XIV. Vauban en fait l’une des places fortes de la nouvelle frontière du Royaume. Au XIXe siècle, l’Armée complète la place de casernements, édifiés selon le procédé de l’ingénieur Serré de Rivières pour résister aux bombardements aériens.

Le Fort de Joux est racheté en 1968 par le Syndicat Intercommunal en vue d’accueillir du public. Plusieurs grandes phases de restauration ont été menées depuis.

Une séquence d’accès majeur…

La complexité du site résulte de l’adaptation ingénieuse et constante du château fort médiéval aux enjeux militaires de chaque période. L’accès actuel au château, rythmé par le passage de 5 enceintes, est le fruit de ces évolutions.

Les travaux portent sur les ouvrages entre la 3eme et la 4e enceinte, à savoir la porte d’honneur et son pont-levis à flèches et à chaînes, le pont dormant et le pont-levis à bielles pendantes de la porte du Génie.

S’agissant de l’unique entrée, leur restauration est primordiale pour continuer d’assurer l’accès au château. Outre l’enjeu sécuritaire, la séquence d’entrée du château présente une logique défensive et monumentale majeure pour la compréhension du site.

…construite au fil de l’histoire

XVe siècle : Construction du premier pont en bois, en même temps que l’édification de la tour du Fer à cheval et de la porte de la 3eme enceinte ainsi que son pont-levis.

Fin XVIIe siècle : Création d’une 4e enceinte par Vauban, composée d’une courtine flanquée de 2 bastions et peut-être d’une porte dite ‘Louis XIV’ dotée d’abord d’un pont-levis à bielles puis d’un pont-levis à flèches. Ajout de piles maçonnées pour le pont dormant.

XIXe siècle : Modifications lors de la reconstruction de la 5e enceinte : dépose du pont-levis à bielles, réfection du pont dormant et amputation du pont Vauban.

Le saviez-vous ?

Le système de pont-levis à bielles pendantes a été mis au point par l’ingénieur Fraisier dans la première moitié du XVIIIe siècle. Mis en œuvre puis détruit dans les forteresses de Landau et de Mézières, le château de Joux est probablement l’un des derniers édifices militaires à avoir conservé ce système, restitué à la fin des années 80.

Des ouvrages exposés aux dommages du temps et du climat

Les ouvrages connaissent une période prolongée d’abandon dans la première moitié du XXᵉ siècle qui engendre des dégradations importantes. Différents travaux de secours sont réalisés (changement du platelage, reprises des piédroits).

Les ouvrages charpentés, restitués en 1987, présentent un état sanitaire et structurel très dégradé, lié aux conditions météorologiques difficiles du site. La porte d’honneur est, en partie, frettée et les tabliers des ponts sont portés par des tours d’étaiement provisoires.

Plusieurs textes des archives du château de Joux mentionnent, depuis le XVIᵉ siècle, une difficulté d’entretien des ponts qui pourrissent et se déforment régulièrement. La fragilité des charpentes est ancienne et documentée.

Mise sous étais de l’ensemble des tabliers
Modélisation 3D par relevé scanner Faro pour un état des lieux précis

Retrouver la logique initiale du parcours d’entrée et assurer la pérennité des ouvrages neufs

Soucieuse d’améliorer la pérennité des ouvrages pour répondre aux enjeux actuels du site, l’équipe de maîtrise d’œuvre s’est appuyée sur la connaissance de traités et d’ouvrages anciens pour proposer une structure mixte bois/métal et prévenir la déformation des structures. Les pièces en chêne, en particulier les plus fragiles comme les flèches, sont doublées de métal pour augmenter leur performance.

Les travaux sur les ouvrages de charpente s’accompagnent d’une restauration globale des maçonneries et des sculptures, ainsi qu’une restitution des portes menuisées pour redonner de la cohérence et de la lisibilité à l’ensemble de la séquence d’entrée.

Une intervention en phase avec les enjeux actuels et futurs du site

Le château de Joux accueille chaque année 40 000 visiteurs. Le site est à l’aube d’une restructuration complète.

Les travaux de restauration s’inscrivent pleinement dans ce nouvel enjeu d’accueil du public :

  • en redonnant un état de présentation à la hauteur de la valeur patrimoniale du site ;
  • en améliorant la compréhension du site, notamment grâce la remise en état de fonctionnement des deux pont-levis ;
  • en sécurisant l’accès, dans le respect du Monument Historique.

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