Rotonde de la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon

Redécouverte d’un chef-d’œuvre

Nouvelle naissance pour une architecture de l’an mil oubliée

L’ancienne abbaye Saint-Bénigne construite par Guillaume de Volpia­no à partir de 1003 comportait une abbatiale de plan basilical associée à l’Est à une ro­tonde de trois niveaux, inspirée du Panthéon romain.

Suite à l’effondrement d’une des tours du transept, l’abbatiale a été reconstruite dans le style gothique du XIIIe au XIVe siècle, en conservant la rotonde. De celle-ci, les niveaux supérieurs seront malheureusement rasés à la Révolution. Seul subsiste aujourd’hui le premier niveau enterré de la rotonde, redécouvert et restauré au XIXe siècle par Jean-Philippe Suisse, auteur de l’élégante sacristie néogothique, puis par son fils Charles.

C’est à la fois un témoin insigne de l’art pré-roman qui a conservé une part d’authenticité, et pour partie une restauration-création emblématique du XIXe siècle.

Le saviez-vous ?

L’abbatiale Saint-Bénigne avec sa rotonde, mesurait plus de 100 m de long et passait pour l’un des édifices les plus grandioses de la chrétienté occidentale.

Depuis 2019, l’agence archipat mène le chantier de restauration de la rotonde et de la sacristie

Avant le chantier, l’édifice souterrain souffrait de conditions de conservation déplorables, d’un fort déficit de visibilité, d’un état de présentation indigent. Les façades en pierre de la sacristie étaient particulièrement dégradées. Les étanchéités couvrant la Rotonde étaient défectueuses, l’état sanitaire du monument enterré était dégradé par les infiltrations entraînant des efflorescences de sels.

Accessible par un unique escalier, il n’offrait pas les conditions d’accès, de sécurité et de mise en valeur nécessaires au regard de sa valeur historique et architecturale.

L’assainissement de la rotonde a été réalisé par la purge des joints en ciment, le dessalement par plusieurs passes d’enduit sacrificiels sur 4 ans, la réfection des sols des cours. Sur la sacristie, une quantité importante de pierres a été remplacée, en plus des éléments disparus restitués.

Les zones archéologiques ont été redonnées à voir au public. Les bases des deux remarquables tours d’escaliers ajourés du XIe siècle, jusqu’ici oubliées, sent désormais ouvertes sur la Rotonde. Une partie du transept nord du XIe siècle a été redécouverte en cours de chantier et rattachée au circuit de visite.

La sacristie, part entière du projet d’ensemble du XIXe siècle, a été restaurée en rétablissant les parties supérieures déposées (pinacles, balustrades ajourées, épis de faîtage …).

La création d’un nouvel accès par escalier et monte-personne PMR tire parti du potentiel des espaces néogothiques de la sacristie en communication avec la Rotonde, pour rendre l’édifice accessible par un nouveau parcours.

Le chantier a permis de retrouver la cohérence architecturale de la Rotonde en rétablissant les enduits suivant l’état ancien tel que le XIXe siècle les avait également réalisés, et par une mise en lumière proche de l’éclairage naturel zénithal d’origine.

Un travail pluridisciplinaire a été mené avec les archéologues du CEM Auxerre, les historiens et les scientifiques, enjeu de la réussite de cette restauration d’un monument insigne du moyen-âge.

Au-dessus du martyrium, mise en valeur du grand reliquaire de Saint-Bénigne. Dans les cours, l’aménagement assure la ventilation naturelle de l’édifice et apporte un usage qualifié.

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