Rotonde de la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon

Redécouverte d’un chef-d’œuvre

Une histoire millénaire

L’ancienne abbaye Saint-Bénigne construite par Guillaume de Volpia­no à partir de 1003 comportait une abbatiale de plan basilical associée à l’Est à une ro­tonde de trois niveaux, inspirée du Panthéon romain.

Relevé au laserscanner : superposition du chevet de la cathédrale, de la sacristie néogothique et de l’étage souterrain de la rotonde

Suite à l’effondrement d’une des tours du transept, l’abbatiale a été reconstruite dans le style gothique du XIIIe au XIVe siècle, en conservant la rotonde. De celle-ci, les niveaux supérieurs seront malheureusement rasés à la Révolution. Seul subsiste aujourd’hui le premier niveau enterré de la rotonde, redécouvert et restauré au XIXe siècle par Jean-Philippe Suisse, auteur de l’élégante sacristie néogothique, puis par son fils Charles.

Le saviez-vous ?

L’abbatiale de l’an mille, avec sa rotonde, mesurait plus de 100 m de long et passait pour l’un des édifices les plus grandioses de la chrétienté occidentale.

C’est à la fois un témoin insigne de l’art pré-roman qui a conservé une part d’authenticité, et une restauration-création emblématique du XIXe siècle.

Les fa­çades en pierre de la sacristie sont particulièrement dégradées, les pilastres et balustrades ont dû être déposées. Les étanchéités couvrant la rotonde sont défectueuses, l’état sanitaire du monument enterré est dégradé par les infiltrations entraînant des efflorescences de sels. 

Aujourd’hui l’édifice souterrain souffre d’un fort déficit de visibilité et d’un état de présentation indigent.

Accessible par un unique escalier, l’édifice n’offre pas les conditions d’accès de sécurité et de mise en valeur nécessaires au regard de sa valeur historique et architecturale.

Le projet vise d’abord à assurer la conservation de l’édifice par la protection et l’assainissement. Avec le suivi scientifique du LRMH, une attention particulière est portée à la gestion en douceur d’un retour à une situation stable et saine, au regard du risque de migration des sels dans les maçonneries.

Les bases des deux remarquables tours d’escaliers ajourées du XIe siècle, jusqu’ici oubliées, seront désormais visible depuis la rotonde.

La sacristie, part entière du projet d’ensemble du XIXe siècle, sera restaurée en rétablissant les parties supérieures déposées (pinacles, balustrades ajourées).

La création d’un nouvel accès par escalier et monte-personne PMR tire parti du potentiel des espaces néogothiques de la sacristie en communication avec la rotonde, pour rendre l’édifice accessible selon un nouveau parcours.


Le projet vise enfin à retrouver la cohérence architecturale de la rotonde en rétablissant les enduits suivant l’état ancien tel que le XIXe siècle les avait également réalisés, et par une mise en lumière proche de l’éclairage naturel zénithal d’origine.

Dans la continuité de l’étude préalable d’Eric Pallot ACMH, archipat (Martin Bacot ACMH) développe ici un projet de restauration où la conservation de la matière ancienne dans des conditions sanitaires difficiles se coordonne avec le rétablissement des liens entre les parties restituées au XIXe siècle et les vestiges archéologiques récemment découverts; une remise à plat complète des conditions d’accès et de mise en valeur permet de faire redécouvrir ce chef-d’œuvre de l’architecture pré-romane.

L’implantation d’un atelier de taille et sculpture de pierre au pied de la cathédrale et l’ouverture du chantier lors de visites (scolaires, grand public) est l’une des singularités du chantier, en cours depuis 2019 pour une durée de 3 ans.

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