Création de mobilier liturgique et requalification du chœur
L’Église Saint Étienne
La paroisse Saint Étienne, implantée aux abords du château est la plus ancienne de Roanne, elle est mentionnée dès le XIe siècle. Le moine Martellange en réalise une gravure en 1620. L’église actuelle est une reconstruction dans le style néogothique du XIXe siècle (1835-1844) de l’architecte lyonnais Paul Chenavard (1807-1895). Elle a nécessité la destruction de l’église ancienne et de plusieurs bâtiments voisins. Les pierres jaunes du Brionnais ayant servis à la construction et l’échelle mesurée de son style gothique flamboyant, donne à l’édifice une ambiance chaleureuse et lumineuse.
Le mobilier valeureux
Elle conserve des vitraux remarquables : ceux offerts par Louis XII en 1513 dont un panneau représente le martyr de Saint Sébastien ; une très belle série du XIXe siècle et la série des années « 1950 » du maître verrier d’origine Belge Théo Hansen (né à Wonk en 1885 et mort à Roanne en 1957). La chaire réalisée en 1843 est un élément remarquable de la reconstruction du XIXe siècle. Le tympan du portail principal, plus tardif, est une œuvre du XXe siècle du sculpteur Joseph Belloni (1898-1964) qui a notamment réalisé à Lyon, la frise située au-dessus du portail d’entrée de la basilique de Fourvière : « David et Goliath et le jugement de Salomon sur la tour de justice ».
L’aménagement du chœur
Le chœur est inondé de lumière par les fenêtres du transept et les baies rayonnantes du chevet. L’autel du XIXe siècle, réalisé en placage de marbre de carrare, représente le tombeau et est surmonté du tabernacle. Il est d’un modèle ordinaire mais de belle facture. Il se détache du chœur grâce aux lambris de chêne foncé qui habillent le fond. Tous les autres éléments de mobilier également en chêne foncé se positionnent en retrait de l’autel : les stalles situées de part et d’autre, la chaire et la croix du christ. Cette disposition inadaptée aux prescriptions du concile de Vatican II, a engendré la mise en place d’un aménagement en bois, podium, autel et sièges de qualité médiocre.
Un projet collaboratif
Une donation faite à la paroisse a permis d’envisager la conception et la réalisation d’un mobilier liturgique adapté à cet ensemble remarquable. En lien avec la commission diocésaine d’art sacré, la paroisse a établi un cahier définissant l’esprit du projet les fonctionnalités attendues. Dans le cadre du travail collaboratif entre les différents acteurs ; paroisse, commission diocésaine d’art sacré, architectes, trois principes fondateurs se sont rapidement mis en place ; la conservation du mobilier valeureux ; autel, boiseries, stalles, et chaire ; la réalisation d’un vaste podium de couleur clair dans la continuité de l’existant et la réalisation d’un autel de couleur sombre à même de se détacher visuellement depuis l’entrée de l’église ; la nécessité d’éléments iconographiques intégrés au mobilier.
Le projet
Le programme comportait la réalisation d’un podium large et s’avançant dans la croisée du transept à même d’accueillir un nombre important de personnes autour de l’autel, sans différence de niveau. Pour cet élément, le choix s’est porté sur la pierre de Massangis originaire de l’Yonne pour son caractère très homogène et sa couleur blanc cassé. Pour l’autel, le projet propose un volume à même de représenter le tombeau du christ et la table du partage. Il est très massif et donne l’impression d’être monolithe, un roc auquel chacun peut rattacher sa foi. Pour cet élément, le choix s’est porté sur le marbre Dark Emperador originaire de Nolveda en Espagne, pour sa couleur brune rappelant le mobilier en chêne sombre et sa profondeur évoquant les cieux et la voie lactée. L’autel, l’ambon et les sièges de célébrants déclinent les intentions développées pour l’autel. Ce dernier, au droit de l’antependium, est le seul à recevoir une gravure réhaussée de dorure représentant l’agneau pascal entouré des douze apôtres.