Le château de Ripaille à Thonon-les-Bains

Du château des ducs de Savoie à la maison d’un collectionneur d’art :  l’autre perle du Léman

1900 : le coup de cœur d’un collectionneur

À la fin du XIXe siècle, Frédéric Engel-Gros, industriel alsacien et collectionneur d’art, achète une quasi-ruine : l’ancien château des ducs de Savoie construit au XIVe siècle sur les rives du lac Léman. Collectionneur éclairé, il le restaure entièrement et y réalise une œuvre d’art complète intégrant le paysage, l’architecture, les aménagements intérieurs et ses collections.

 Le château présentait à l’origine une conception étonnante, voulue par Amédée VIII, duc de Savoie devenu pape: 7 pavillons et autant de tours constituaient le cadre d’une retraite religieuse qui fut aussi le cœur d’un brillant rayonnement.

Le château fut transformé en chartreuse au XVIIe siècle. De cette époque subsiste notamment la remarquable charpente, conservée avec soin.

La restauration de 1900 marque le dernier temps fort de l’édifice, fruit des échanges entre créateurs et collectionneurs de France, de Suisse et d’Allemagne. Elle concilie simplicité et raffinement esthétique, restauration stylistique et création « Nouveau Style », évocation du passé et apports du confort moderne.

Le saviez-vous ?

Le yacht de Frédéric Engel-Gros, propriétaire de Ripaille en 1900, était le plus grand navire à vapeur du Léman. Le château avait son propre débarcadère, dont les vestiges existent toujours.

La restauration : l’aboutissement d’un long processus de recherches, d’analyses et de synthèse

L’analyse de l’évolution historique des lieux et des possibilités d’aménagements, a permis de guider le projet de restauration. La fondation Ripaille a engagé la remise en valeur progressive du château, et en particulier de la totalité de l’aménagement 1900.

L’étude d’évaluation a permis l’analyse des très importantes archives privées – s’appuyant sur les travaux d’une équipe de spécialistes – et la constitution d’un diagnostic architectural et sanitaire général, pour élaborer un projet global hiérarchisant les priorités d’intervention. L’ensemble a pu être chiffré et décomposé en fonction des disponibilités financières des propriétaires, les capacités de subventions et de mécénats.

La restauration est une révélation de la qualité et de l’originalité des moindres détails

La restauration a été réalisée par tranches. En 2015, la cuisine et la salle-à-manger d’hiver, pièces au cœur du fonctionnement d’une grande demeure du début de siècle, ont été restaurées et remises en présentation.
Leur astucieux aménagement avait été dessiné par l’architecte Schule, guidé par les choix personnels de Frédéric Engel-Gros.

Le projet de restauration se poursuit avec la progressive mise aux normes d’accessibilité du circuit de visite, redéfini et enrichi progressivement par la restauration des différents espaces. En parallèle, une grande opération de restauration du clos-couvert est engagée, en priorité sur les couvertures.

Auprès de la fondation Ripaille, archipat a su identifier et hiérarchiser les enjeux multiples d’un édifice complexe, pour engager un projet de restauration réaliste; peu à peu, les différentes phases de travaux réalisées consacrent la renaissance du château de Ripaille.

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