Formé à l’E.S.T.P. (Ecole spéciale des travaux publics) à Paris, Maurice Novarina a suivi une double formation d’ingénieur civil et d’architecte en complétant son cursus à l’école des Beaux-arts de Paris dans la section Architecture. Sa carrière, entre la Normandie en tant qu’architecte de la reconstruction, et la Haute-Savoie d’où il est originaire, montre une grande variété d’échelles de conception et de réalisation : le grand paysage et la montagne avec des contraintes importantes d’insertion de site, la ville et le plan d’urbanisme avec la reconstruction, le quartier et l’immeuble jusqu’au logement et à son aménagement intérieur.
Son ouvrage compte plus de 40 000 logements réalisés, 26 églises, 22 écoles et 80 équipements toujours en fonction. Plusieurs bâtiments sont classés ou inscrits monuments historiques, ou encore labellisés Patrimoine du XXe siècle (dont 15 en Rhône-Alpes).
L’architecture de Maurice Novarina est marquée par une réflexion de l’espace habité à travers les espaces ouverts, en lien régulier avec ses ouvrages bâtis. Il travaille constamment avec des paysagistes (notamment avec Willem Den Hengst avec qui il aménage des parcs et des centres d’îlots, toujours reliés à ses projets de grands ensembles ou de complexes montagnards), mais aussi des artistes pour animer l’espace, comme un prolongement à la réponse architecturale.

Marquée par un savant mélange d’architecture vernaculaire et de foi dans le progrès technique, l’architecture de Maurice Novarina montre un soin particulier au dialogue de matières.
La pierre et le béton en lien avec le bois. Pierre et bois ont un rôle important dans l’architecture de Novarina, inspirée des architectures vernaculaires qu’il a pu observer. A partir des années 1970, la pierre disparaît des projets de Maurice Novarina au profit du béton et des éléments préfabriqués. Matériau du XXe siècle, il représente pour l’architecte la modernité avec ses possibilités techniques comme le plan libre, la libération des façades. Ce matériau va permettre également à l’architecte de mettre en scène de manière nouvelle la lumière, composante majeure de sa conception architecturale. Il emploie le béton afin de travailler la matière brute en accrochant la lumière à travers les traces de coffrages révélées.
Le métal et le verre. Les progrès techniques permettent à Novarina de développer sa créativité. S’inspirant du secteur industriel, le métal et le verre apparaissent dans ses projets. Ces matériaux caractérisent les constructions modernes et apportent une légèreté aux édifices à travers des espaces libérés et lumineux ainsi que des façades allégées et entièrement vitrées.

La ville de Divonne-les-Bains, en vue de la réalisation d’un concours de modernisation de son centre nautique, confie à archipat la réalisation d’une étude patrimoniale. L’objectif de l’étude est de rendre lisible la richesse historique et patrimoniale du site, témoin historique et part de l’œuvre totale de Maurice Novarina. L’architecte s’inspire du style architectural moderne-international de son époque et notamment de l’évolution de l’ingénierie du béton. Ses projets contemporains, largement publiés, ont fait le tour du monde et leur statut d’icône de l’architecture moderne se retrouve dans le centre nautique de Divonne-les-Bains « dont la pureté du dessin et de l’organisation place ce bâtiment, quasiment inconnu, parmi les meilleures réalisations dans le domaine de l’architecture des loisirs ».